L’intégration des ressources naturelles dans la modélisation macroéconomique : l’empreinte de Robert M. Solow - École des Ponts ParisTech Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Revue Française d'Economie Année : 2023

Integrating Natural Resources in Macroeconomic Modeling : About Robert M. Solow’s Footprint

L’intégration des ressources naturelles dans la modélisation macroéconomique : l’empreinte de Robert M. Solow

Résumé

In the 1970s, the oil crisis and the Meadows report [1972] forced neoclassical economists to react to warnings about the limits to growth and to question the role of (exhaustible) natural resources in production processes. Quickly, they denounced apocalyptic scenarios, emphasizing adjustment mechanisms such as price variations and technical and institutional transformations. This article analyzes the theoretical and institutional role played by Robert M. Solow and some of his collaborators Joseph E. Stiglitz, William D. Nordhaus) in the reconfiguration of macroeconomics. It appears that Solow occupied the field, in a context of internal struggles at MIT, inviting his former students to restore the legitimacy of economists, event if it meant bringing the debates to technical issues – the form of production functions – rather than paradigmatic ones. While most of the criticisms addressed today to the work conducted at the time concern these technical questions (factor substitution, backstop technology, confidence in markets for price adjustment), this article shows that other biases, such as the desirability of growth or the translation of any environmental issue into an investment decision, deserve to be questioned. The history of the integration of natural resources into macroeconomic modeling thus appears richer than is usually claimed.
Dans les années 1970, choc pétrolier et rapport Meadows [1972] ont contraint les économistes d'inspiration néoclassique à réagir aux alertes sur les limites à la croissance et à s'interroger sur la place des ressources naturelles, en particulier épuisables, dans les processus de production. Très vite, ils ont dénoncé les scénarios apocalyptiques, soulignant l'existence de mécanismes d'ajustement (variations de prix, transformations techniques ou institutionnelles). Cet article revient sur le rôle tant théorique qu'institutionnel joué par Robert M. Solow et certains de ses collaborateurs (notamment Joseph E. Stiglitz et William D. Nordhaus) dans cette reconfiguration de la macroéconomie. Il apparaît que Solow a rapidement cherché à occuper le terrain, dans un contexte de luttes internes au MIT, invitant ses anciens étudiants à redonner une légitimité à la science économique, quitte à amener les débats sur des questions techniques-la forme des fonctions de production-plus que paradigmatiques. Mais, alors que la plupart des critiques adressées aujourd'hui aux travaux de l'époque portent sur ces questions techniques (substitution des facteurs, backstop technology, confiance dans le marché pour l'ajustement des prix), cet article souligne que ce sont davantage certains partis pris, comme la désirabilité de la croissance ou encore la traduction de tout enjeu environnemental en décision d'investissement, qui méritent d'être interrogés. L'histoire de l'intégration des ressources naturelles dans la modélisation macroéconomique apparaît ainsi plus riche et plus complexe que ce que l'on en dit habituellement.
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Dates et versions

hal-04058375 , version 1 (04-04-2023)

Identifiants

Citer

Marion Gaspard, Antoine Missemer. L’intégration des ressources naturelles dans la modélisation macroéconomique : l’empreinte de Robert M. Solow. Revue Française d'Economie, 2023, XXXVII (3), pp.147-184. ⟨10.3917/rfe.231.0147⟩. ⟨hal-04058375⟩
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