Abstract : This article analyses the implementation of diversion programs for drug users implemented by municipal police in Massachusetts. This shows how these new practices were developed and how the police officers were led to question the effectiveness of their usual methods. Faced with an avoidable deaths, they exercised their compassion to help drug users and their families. This humanitarian logic is reflected in the deployment of forms of benevolent coercion leading drugs users to make the choice towards recovery. These changes are contingent on local political will and the availability of human, financial and health resources, reinforcing territorial inequalities. The diversion programs coexist with a search for social and racial justice. These two competing logics contribute to the reclassification of drug and addiction problems as public health problems and not public safety problems.
Résumé : L’objet de cet article est d’analyser la mise en œuvre de programmes d’accompagnement des usagers de drogues vers le soin mis en œuvre par certaines polices municipales au Massachusetts. Il montre comment se sont construites ces nouvelles pratiques et comment les policiers ont été amenés à questionner l’efficacité de leurs méthodes habituelles. Face à une mort évitable, ils exercent leur compassion pour venir en aide aux usagers de drogues et leurs familles. Cette logique humanitaire se traduit par le déploiement de formes de coercition bienveillante incitant les usagers de drogues à faire le choix du rétablissement. De telles évolutions sont contingentes à la politique locale et à la disponibilité des ressources humaines, financières et sanitaires, confortant les inégalités territoriales. Les programmes coexistent avec une recherche de justice sociale et raciale. Ces deux logiques concurrentes concourent à requalifier les problèmes de drogues et d’addiction comme problèmes de santé publique et non de sécurité publique.