Sexualité et relations affectives des personnes sans domicile fixe. Entre contraintes sociales et parcours biographiques - École des Ponts ParisTech Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Sociologie Année : 2010

Sexualité et relations affectives des personnes sans domicile fixe. Entre contraintes sociales et parcours biographiques

D. Pourrette
  • Fonction : Auteur
Erwan Le Méner
  • Fonction : Auteur
A. Laporte
  • Fonction : Auteur

Résumé

Sexual and emotional relationships among the homeless. Between social pressures and biographical trajectories This article describes the results of a study on the emotional and sexual relationships of homeless people. Around fifty semi-directive interviews were carried out among the homeless people frequenting the various day-centres and shelters of the Paris Samusocial. These interviews show the diversity the individuals' social biographies, as well as the plurality of their emotional and sexual experiences. This multiplicity is closely related to the way people define their situation (Thomas, 1923) in the street, which does not systematically correspond to the usual categories of homelessness. The most excluded people - who consider themselves homeless and show no hope to move from the street - express great difficulties in experiencing intimate relationships. However, for some, the absence of sexual relations is not necessarily the result of a lack of opportunity. For some, having suffered great hardships has affected their desire and their ability to love. As for those who do not recognize themselves as homeless, their emotional relationships and their sexual lives seem relatively independent of the environment of exclusion. Thus, living on the street does not necessarily constitute a break in the course of one's emotional and sexual experiences, neither in their organisation nor in their meanings.
Cet article présente les résultats d'une enquête sur les relations affectives et sexuelles de personnes sans-domicile. A partir d'une cinquantaine d'entretiens semi-directifs auprès d'individus fréquentant les centres d'accueil et d'hébergement du Samusocial de Paris, l'enquête met en évidence la pluralité des parcours de vie et des expériences affectives et sexuelles. Cette pluralité prend sens au regard de la manière dont les personnes définissent leur situation (Thomas, 1923), qui ne correspond pas toujours aux catégories décrivant habituellement le sans-abrisme. Les personnes les plus désocialisées, qui se considèrent comme sans-abri et qui ne manifestent aucun espoir de quitter la rue, expriment de grandes difficultés à vivre des relations intimes. Mais l'absence de relations sexuelles, chez certaines, ne semble pas tant le résultat d'un manque d'opportunités, que d'une suspension du désir ou de la capacité à aimer, liée à des épreuves passées douloureuses. Pour ceux qui ne se reconnaissent pas comme sans-abri, les relations affectives et la vie sexuelle paraissent relativement autonomes de l'environnement de l'exclusion. Ainsi, vivre dans la rue ne constitue pas systématiquement une rupture dans le cours des expériences affectives et sexuelles, ni du point de vue de l'organisation de celles-ci, ni du point de vue de leurs significations.

Domaines

Sociologie
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-00661148 , version 1 (18-01-2012)

Identifiants

Citer

Nicolas Oppenchaim, D. Pourrette, Erwan Le Méner, A. Laporte. Sexualité et relations affectives des personnes sans domicile fixe. Entre contraintes sociales et parcours biographiques. Sociologie, 2010, 1 (3), pp.375-391. ⟨10.3917/socio.003.0375⟩. ⟨hal-00661148⟩
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